La Gare des Courses
de l'hippodrome de Chantilly
1. Histoire
La renommée de la ville de Chantilly est étroitement liée au succès des courses de chevaux depuis le milieu du 19ème siècle.
A une époque où le transport routier individuel (fiacres puis voitures) n’était pas très répandu, le Réseau Nord (dont la fusion avec les autres réseaux français donnera la SNCF en 1938) devra rapidement faire face à un afflux de voyageurs les jours de rencontres hippiques sur le prestigieux hippodrome. En 1897, une gare est donc construite spécialement pour acheminer les parieurs depuis la capitale. Elle est implantée à l’emplacement actuel du lycée Jean Rostand. Après avoir connu son heure de gloire entre les deux guerres (40 000 personnes transportées le 16 juin 1923, jour du prix de Jockey-Club), son activité déclinera à partir de la 2nde Guerre Mondiale, pour cesser définitivement en 1954.
2. Fonctionnement
Pour pouvoir acheminer un grand nombre de voyageurs (40 000 personnes au prix du Jockey-Club en 1923) en un minimum de temps (2h maximum pour le retour vers Paris), la Gare des Courses avait un fonctionnement très particulier. Un faisceau de 12 voies permettait de stocker autant de rames à quai. La circulation normale des trains étant détournée par Persan-Beaumont, les voies de circulation entre Chantilly et Creil étaient aussi utilisées pour le stationnement de trains. Ainsi, dès la fin des rencontres hippiques (entre 17H30 et 18h), les 2 voies, habituellement « voie montante » et « voie descendante », étaient banalisées. Ce qui signifie qu’elles étaient affectées toutes deux au même sens de circulation… vers Paris.
L’emploi d’une des 2 voies à contresens était rendu possible par la mise en place d’une personne tous les 500m sur le bas-côté pour assurer l’espacement des trains au moyen d’une signalisation de fortune (des drapeaux). Les trains, remplis dans la gare des courses, étaient ainsi envoyés indifféremment sur l’une des 2 voies, à la cadence d’un toutes les 2 minutes. Et sa place à quai était aussitôt prise par une des rames stockées au-delà de Chantilly. Le signal de fin était ensuite donné lors du passage de la dernière rame, par la présence de drapeaux rouges à l’avant de la locomotive. Le trafic reprenait alors son fonctionnement normal.
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